Conjoncture et décisions Bernard Biedermann https://theoreco.com
Attractivité, compétitivité : Vive la France !
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Attractivité, compétitivité : Vive la France !
En ce début du deuxième trimestre 2019 apparaissent ici et là des signes positifs concernant l’économie française à l’international. Citons l’introduction du dernier rapport de « Business France » : « L’attractivité de la France s’est encore améliorée en 2018 : un nouveau record a été établi, avec 1 323 projets d’investissements étrangers, un chiffre qui surpasse celui de 2017 – 1 298, qui déjà constituait un record, permettant la création ou le maintien de 30 302 emplois. »
On retrouve également des attitudes optimistes dans le monde émergeant des start-ups. Fin mars, à Paris au grand Rex a eu lieu la remise de prix des « 10000 start-ups pour changer le monde » organisée par « La Tribune ». On a pu y admirer des jeunes entrepreneurs passionnés, innovants, talentueux, dynamiques, voire rêveurs lorsqu’ils s’identifient à Steve Jobs. On ne peut évidemment que se réjouir de ces signes annonciateurs, même si Rome ne s’est pas fait en un seul jour.
Et de ce point de vue, il y a bien des choses à dire et plutôt que de rappeler ce qui en France constitue des freins et des obstacles à l’économie de l’exportation retenons les recommandations destinées aux PME/PMI qui veulent se développer à l’international ; Recommandations proposées à l’occasion des « 2ièmes rencontres pour l’attractivité de la France » :
- Etablir une stratégie de long terme, ne pas exiger des rentabilités élevées sur le court terme, surtout en Asie
- Ne pas aller à l’international pour compenser les échecs en France
- Développer au sein de son entreprise la confiance en soi, l’esprit d’ambition, la gestion de la solitude et du doute
- Ne pas se contenter d’opportunités entre amis à l’étranger
- Bien connaître son marché et proposer des produits et services adaptés au pays
- S’imprégner de la culture du pays sous tous ses aspects : comportements commerciaux, importance accordée à la durée de la décision, …
- Parler un très bon anglais, même en Chine
- Avoir un partenaire sur place et savoir recruter
- Se préparer à la possibilité d’un échec
Ces conseils ont été développés par des consultants de haut niveau impliqués au quotidien avec des PME/PMI. Tout ce qui concerne l’environnement économique a bien entendu été abordé notamment en raison de la présence de plusieurs députées et médias qui ont adopté l’esprit « Grand débat » :
- Au gouvernement, il faudrait un ministre du commerce extérieur
- Il faut développer le nombre de salons français à l’international
- La stabilité fiscale devient une véritable exigence
- Le coût du travail est toujours trop élevé (45 € par rapport à 23 € en moyenne européenne)
- Il faudrait supprimer les taxes de production qui s’appliquent avant d’avoir réalisé le moindre profit
- Il y a urgence à modifier les textes de protection des brevets
Alors qu’on a tendance à les délimiter, on constate, qu’attractivité et compétitivité sont bien liées par le fait qu’une entreprise étrangère, peut être attirée par notre pays si elle anticipe l’exportation des produits et services qu’elle projette de fabriquer en France.
Toutes ces revendications nous rappellent qu’en France « on court moins vite que les autres » et qu’on attend des réformes administratives profondes ; il y a néanmoins quelques constats positifs :
- Malgré les contraintes de la règlementation, les patrons de PMI sont bons
- La croissance du nombre de sièges sociaux et le taux d’investissement en France s’avère meilleure qu’en Grande Bretagne (avant les anticipations de Brexit)
- On constate la fin du déclin de l’emploi dans l’industrie
- L’image de la France à l’étranger (malgré les gilets jaunes) n’est pas trop mauvaise
Au niveau macroéconomique, les causes du retard de la France sont bien analysées par l’OFCE : « Les premiers enseignements de l’impact de la crise sur le commerce extérieur indiquent que les pertes de parts de marché de la France depuis 2008 sont le fait de la compétitivité-hors prix, alors que, sur la période 2000-2007, c’est la compétitivité-prix qui les expliquerait. La dégradation des marges des exportateurs, afin de limiter les pertes de compétitivité-prix en raison de la forte dégradation de la compétitivité coûts, a pu pénaliser les investissements en innovation et affaiblir la montée en gamme des produits français, participant certainement à la perte de compétitivité-hors coût » (OFCE L’économie française 2019).
En guise de conclusion inscrivons dans le dur ce que nous dit le « Collectif INNOVATION » de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale » (Campagne électorale 2019) : Les « piliers » de l’écosystème de l’innovation sont, le dispositif législatif et fiscal, le système de financement, la formation et l’existence d’une main d’œuvre de haut niveau … et surtout l’état d’esprit. Exemples : La Silicon Valley, La route 128 à Boston, Tel-Aviv, mais aussi Triangle Park, New York, etc. »
Bernard Biedermann
Conjoncture et Décisions