Vers moins d’Etat En France il y a trop de Pères Noël et de plus ils coûtent très cher

Vers moins d’Etat
En France il y a trop de Pères Noël et de plus ils coûtent très cher

Par Bernard Biedermann,
le jeudi 20 décembre 2018

Les revendications explicites des gilets jaunes concernant les taxes sur les carburants relancent le débat sur le poids de l’état français. Actuellement, les impôts et taxes représentent plus de 55 % du PIB. La France se classe ainsi parmi quelques pays où le poids de l’état dépasse largement la moitié du PIB. Comme toujours pour ce genre de domaines il y a des points de vue opposés. Il convient néanmoins de constater qu’aujourd’hui la majorité de ceux qui s’intéressent à l’économique et au social reconnaissent que le poids de l’état français est trop important.

Malheureusement, lorsque l’on veut être sérieux, le débat n’est pas simple. Il est souvent simpliste, entre, le « y a qu’a, faut qu’on » des manifestants qui demandent la suppression des taxes et, ceux qui rappellent qu’on a tous besoin d’infirmières et de pompiers, il y a un fossé béant.

Trop d’état gêne le développement d’une économie ouverte, dissuade la création d’entreprises, ralentit les ajustements et les reprises de la conjoncture, ce qui se traduit sur le long terme par plus de chômage et donc par la nécessité d’offrir des prestations sociales. En revanche trop peu d’état, peut être un handicap pour sortir de situations difficiles, crises graves, après guerres, révolutions technologiques. Le débat entre trop et pas assez est évidemment immense et difficile à organiser sur des barricades ! On peut néanmoins se poser quelques petites questions, même si elles risquent d’alourdir la réflexion, sur les causes du déclin de la France.

● Tout d’abord, il faudrait que les projets de réformes soient exposés en termes de missions et d’objectifs alors que trop souvent on ne traite que les moyens de les atteindre. L’exemple flagrant a été, à l’occasion de la dernière présidentielle : l’objectif de retrouver le plein emploi grâce à une diminution des coûts du travail par moins de taxes, a été remplacé par une autre question, dans un autre chapitre, « monsieur le candidat, combien de fonctionnaires voulez-vous supprimer ? ». On ne diminue pas le nombre de fonctionnaires et les dépenses de l’état pour le plaisir mais pour que globalement notre économie retrouve le plein emploi ce qui est préférable pour tout le monde.

● Les discussions portant sur le poids de l’état, sont souvent trop binaires. Il y a trop ou pas assez d’état ! Politiques et journalistes évitent d’être précis, et pourtant entre les 57 %, cas de la France actuellement, et les 35 % que veulent les « ultras libéraux » il y a de la marge ! Revenir à 50 % serait déjà un bel objectif. Dans les débats il faudrait donc que l’on positionne les opinions sur un curseur. La difficulté du débat provient également du fait que les politiques n’aiment pas annoncer avec précisions les dépenses d’état à réduire, ni leurs montants.

● Le facteur temps est lui aussi laissé de côté car, ce qui ne peut se faire que sur le long terme ne passionne pas les foules. L’impact positif sur le marché de l’emploi par la création d’entreprises exportatrices, le redéveloppement du secteur industriel prend beaucoup plus de temps que ne le souhaiteraient les politiques qui ne se projettent que sur leur quinquennat. Ceci sans compter les investisseurs du privé qui, de fait, en arrivent assez souvent au même comportement.

● Et puis, se pose la question du rythme d’application des réformes ; est ce que l’on veut choisir l’homéopathie, la médecine ou la chirurgie ? Là aussi, le politique doit choisir entre l’impatience et le traitement d’une situation de crise, … et tenir bon face à l’inertie des administrations, des politiques et des citoyens.

Clarté d’un discours convaincant, forte implication dans des projets de long terme, esprit pragmatique et sens des réalités sont les qualités requises de profils difficiles à trouver. Il faut aussi savoir saisir les opportunités. Aujourd’hui c’est la révolution du numérique qui pourrait être considérée comme le catalyseur d’une grande réforme de nos administrations, vers une nouvelle gouvernance moins hiérarchisée, avec plus d’agilité dans les décisions, une bien meilleure productivité, beaucoup de simplifications, de transparence et d’efficacité, et surtout, une compréhension du monde de l’entreprise permettant à notre économie de se développer naturellement vers l’équilibre global.

Pour réaliser de tels projets il nous faudrait une baguette magique. Malheureusement, on n’en trouve plus sur le marché ; de plus les dernières prévisions annoncent des signes d’une prochaine récession mondiale ! Il va nous falloir du courage.

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